D’où vient le nom de (komorebi) ?
« komorebi’ est un terme japonais intraduisible en français. On pourrait ‘l’interpréter littéralement ainsi : ‘les rayons du soleil s’infitrant à travers le feuillage des arbres’.
Ce qui m’a plu, en plus de la beauté du concept, c’est ce parallèle que l’on peut faire avec la photo et le cinéma. La photo n’est-elle pas elle aussi un jeu d’ombre et de lumières qui permet à l’image de s’imprimer sur un support ?
De la même manière, le cinéma serait alors ‘le procédé permettant d’enregistrer une portion du réel et de le projeter à un public donné’.
Peux tu expliquer en quelques mots le principe de (komorebi) (développe bien la partie educ à l’image et captation, distingue les).
(komorebi) c’est à la fois une proposition d’ateliers d’éducation aux images à destination du jeune public et une offre de prestations vidéo et photo.
Je propose tout d’abord des ateliers de pratique vidéoludique adaptés à l’age de mon public et aux aptitudes que l’on cherche à mobiliser, à développer.
Comprendre la persistance rétinienne via la pratique du cinéma d’animation, susciter la curiosité via la mise en place d’interviews et de reportages sur un sujet donné, ou encore créer un court métrage en prise de vue continue de l’écriture au montage sont tout autant d’exemples de projets que je monte avec les classes et groupes avec lesquels je travaille.
Je réalise aussi des clips et captations événements culturels (concerts, expositions…). Dans ces projets je cherche à documenter mais aussi à esthétiser le réel.
Je collabore régulièrement avec l’Hôtel Fontfreyde pour la captation des Visites Atypiques, avec le CSE Michelin pour des captations événements et des ateliers destinés au jeune public, et depuis peu avec le Festival Jazz en Tête dont j’ai monté le premier teaser vidéo cette année.
Comment as tu débuté dans la vidéo?
Bien que je n’ai pas fait d’études dans le cinéma ou la vidéo à proprement parler, ce sont bien des cours aux lycée et à la fac qui m’ont mis le pied à l’étrier.
Tout a commencé par l’option lourde Cinéma Audiovisuel au Lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. A ce moment je souhaitais devenir journaliste mais je trouvais pas de spécialisation plus proche dans ce secteur. Par la suite lorsque j’étais en licence Information et Communication ou lorsque j’ai tenté une année les Arts du Spectacle, j’ai pu réaliser mon premier clip et mon premier court métrage dans le cadre des cours.
Je n’ai pas poursuivi ces études, mais mon intérêt pour la vidéo n’a fait que grandir depuis.
La rencontre avec les équipes du Festival Plein la Bobine a été décisive dans mon choix de carrière.
C’est à PLB que j’ai animé mes premiers ateliers en tant que bénévole. C’était en 2017 et j’ai participé à toutes les éditions depuis. J’ai été stagiaire puis salarié lors de l’itinérance du Festival due au Covid. Depuis trois ans je suis intervenant à l’année pour le Festival.
Avec quel public as tu déjà travaillé?
J’ai eu l’opportunité de travailler avec tous types de publics allant de la maternelle au lycée, et même à la faculté !
Le plus souvent ce sont des publics spécifiques telles des classes ULIS, SEGPA ou FLE, ou encore venant d »établissement REP+ pour la simple raison que les budgets alloués sont plus importants et les subventions demandées plus souvent acceptées.
Quel que soit le public, je m’adapte aux demandes des professeurs et aux compétences que l’on recherche à développer via le projet : stimuler l’esprit critique, l’expression orale, la motricité et apprendre à travailler en groupe en sont quelques exemples.
Peux tu nous donner un souvenir d’ateliers en classe qui a été important pour toi?
Il est difficile de n’en raconter qu’un seul tant chaque atelier que j’ai eu la chance de réaliser a été unique et signifiant pour moi !
Chaque atelier c’est avant tout une rencontre avec un groupe, une petite aventure que je propose et auquel tout le monde est convié à participer !
Pour l’expérience intense et condensée, j’apprécie beaucoup les ateliers cinéma que j’ai pu réaliser avec l’association Coté Découvertes, dans le cadre des Classes sans Cartable.
Du point de vue de la classe, c’est une semaine sans cours de maths ou de français. A la place, on réalise un film en partant de rien ! Et dès la fin du premier jour, on a écrit les bases d’une histoire qu’on va raconter, on a choisi acteurs, costumes et lieux de tournage ! Les jours suivants sont dédiés au tournage, et tout le monde a toujours quelque chose à faire !
Ces ateliers sont proposés partout en France et sont l’opportunité pour moi de voyager dans le cadre de mon travail.
Qu’est-ce qui te plait dans ton métier?
J’aime ne pas travailler tous les jours au même endroit ni avec les mêmes personnes. Chaque projet est l’occasion d’apprendre ou d’approfondir ma pratique. J’apprécie particulièrement de pouvoir partager ma passion, transmettre des savoirs faire et participer à la valorisation d’initiatives culturelles à échelle humaine.
C’est très agréable, il faut le dire, d’avoir un travail-passion.
Des futur projets?
L’année 2023-2024 s’annonce pour moi chargée en ateliers et prestations d’une grande variété. Pour vous citer quelques exemples, je vais accompagner une classe de grande section dans la réalisation d’un court métrage d’animation, initier des collégiens à la pratique de l’interview filmée pour les préparer à gérer le plateau TV du prochain Festival Plein la Bobine, ou encore donner des cours de pratique vidéo et montage à des étudiants du BUT Multimédia et Métiers de l’Informatique de l’IUT Clermont-Auvergne à Vichy.
J’aurai aussi la chance de collaborer pour la première fois avec Maxime Fraisse, photographe professionnel, dans le cadre du projet Panoramas du dispositif Diagonal (réseau national des structures de diffusion et de production de photographie). Notre mission sera d’accompagner des jeunes de la Protection Judiciaire de la Jeunesse dans la réalisation de photos (pour lui) et de vidéo (pour moi) qui donneront lieu à une exposition à l’espace Médiation de l’Hôtel Fontfreyde.
J’aimerai aussi profiter des compétences acquises au fur et à mesure des projets pour réaliser mon premier projet personnel, probablement d’ordre documentaire.